Festivals

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22 08/2022

 Gala d’opéra à la Pointe des Poulains de Belle-Île-en-Mer | Olyrix 14-08-22

lundi 22 août 2022|Catégories: Festivals, Spectacle Vivant|Mots-clés: |

 

Le 14/08/2022Par Véronique Boudier

Le Gala d’opéra consacré cette année à Mozart au Festival Lyrique-en-mer met à l’honneur l’ensemble des artistes lyriques présents pour cette édition, dans un cadre d’exception situé à la Pointe des Poulains.

 

La falaise de la Pointe des Poulains qui domine la demeure de la comédienne Sarah Bernhardt se transforme le temps d’une soirée en scène lyrique pour un récital réunissant artistes jeunes et confirmés venus sur l’île pour suivre la master-class proposée par le Festival.

Le format ad libitum comme l’appréciait le fondateur Richard Cowan ne détaille pas les morceaux interprétés et c’est Philip Walsh, directeur du Festival, qui présente au fur et à mesure du concert ce programme surprise constitué d’airs, duos, trio, ensemble, extraits d’opéras de Mozart (Don Giovanni, Le Directeur de théâtre, Zaïde, La Flûte enchantée, La Clémence de Titus, Les Noces de Figaro, Cosi fan tutte, Idoménée et L’Enlèvement au Sérail), répertoire exigeant par sa précision esthétique, nécessitant un cantabile impeccable, des coloratures précises et une palette de couleurs variée, d’autant plus que les voix non amplifiées ne bénéficient d’aucune réverbération avantageuse. Chaque chanteur incarne les différents personnages des opéras mozartiens avec conviction même s’ils ne présentent pas tous la même assurance selon leur niveau de professionnalisme. © Véronique Boudier

 

C’est à deux jeunes artistes que revient l’honneur d’ouvrir le concert avec “La ci darem la mano” (Don Giovanni). La soprano belge Sara Barakat d’une voix claire et bien projetée incarne une Zerlina séductrice et souriante. Le baryton colombien Carlos Felipe Cerchiaro lui donne la réplique offrant une prestation juste et appliquée, à la diction précise. Il revient par la suite pour un autre duo, celui de Papageno avec Pamina confirmant le soin qu’il porte pour marier sa voix avec celle de sa partenaire.

Sharon Tadmor enchaîne avec un air du Directeur de théâtre. La voix de la soprano belge se déploie avec souplesse, des aigus faciles et un phrasé toujours bien pensé, agrémenté de quelques coloratures pour interpréter un personnage bien plus tourmenté que celui de l’Amour qu’elle interprète dans Orphée et Eurydice (l’opéra représenté cette année). Sa deuxième intervention, en Reine de la nuit, la met davantage en difficulté. Les changements de registres restent fluides comme les vocalises mais les extrêmes aigus trop serrés entraînent de petits déraillements. Trop absorbée par la prouesse, elle en oublie quelque peu l’éloquence.

C’est de nouveau un jeune artiste, déjà entendu dans Le Messie de Haendel lors du concert « Venez chanter » qui enchaîne avec Zaïde : Erwan Fosset offre une prestation impliquée de sa voix de ténor énergique avec une accroche solide lui permettant un (peut-être une réminiscence de son interprétation d’Orphée). Puis c’est au tour du baryton ukrainien Igor Mostovoi d’entrer en scène pour interpréter d’une voix vibrante et nuancée la sérénade de Don Giovanni “Deh vieni alla finestra”. Par la suite, il s’approprie de façon tout aussi convaincante le rôle de Guglielmo (Cosi fan tutte) pour une des pages les plus brillantes du répertoire mozartien “Rivolgete a lui lo sguardo”. La voix est brillante, la prononciation précise et il fait preuve de souplesse dans l’ornementation. Un concert Mozart ne serait pas le même sans Chérubin et ici même ses deux airs. Le “Non so più” revient à la jeune mezzo française Orana Ripaux. Sa voix veloutée dotée d’un léger vibrato, aux aigus perlés, sa belle musicalité et le soin apporté au texte font frémir le public. Le deuxième air “Voi che sapete” est chanté par Serena Pérez.  Sa voix ample de mezzo a de chaudes couleurs et une belle rondeur, donnant au personnage une allure plus exaltée que candide (peut-être une réminiscence de son interprétation d’Orphée). A l’aise scéniquement, elle se joint à Jazmin Black Grollemund pour une version décalée (avec téléphones portables) du duo extrait de Cosi fan tutte “Prendero quel brunettino”, déclenchant les rires du public. Tout sourire, la soprano possède une voix ample, nuancée aux aigus épanouis. Cette belle alchimie entre voix de soprano et de mezzo se retrouve également dans le duo amoureux entre Servilia et Annio, extrait de La Clémence de Titus “Ah perdona al primo affetto” interprété par Maria Koroleva et Serena Pérez. Le ténor britannique Alexander Bevan entame son air extrait de La Flûte enchantée avec une voix vibrante, bien projetée et un souci du phrasé constant. Le timbre n’est cependant pas assez nuancé et coloré pour exprimer le ressenti de Tamino, tombant amoureux à la vue du portrait de Pamina.

 

Enfin, Marley Jacobson (déjà soliste dans le concert Haendel) aborde de sa voix fraîche de jeune soprano au timbre clair et lumineux l’air de Blonde dans L’Enlèvement au Sérail. L’exercice est un peu périlleux pour la voix qui présente encore quelques fragilités au niveau de l’accroche et de la conduite de la ligne mélodique pour interpréter cet air où l’héroïne fait preuve d’une certaine véhémence pour combattre les avances d’Osmin.

Pour conclure ce concert, les voix de Jazmin Black Grollemund et Blythe Gaissert se rejoignent dans une belle harmonie, soutenue par les graves d’Igor Mostovoi pour le trio “Soave sia il vento” extrait de Cosi fan tutte, vent suave qui aurait été fort apprécié en cette journée caniculaire !

Philip Walsh remercie l’ensemble des chanteurs sans oublier les pianistes accompagnateurs pour leur belle complicité et le plaisir de travailler ensemble : David Jackson avec un jeu varié mais précis dans les tempi et les nuances, Joyce Fieldsend en accompagnatrice de classes de chant. Fier des Jeunes Artistes, ces derniers tous réunis interprètent le chœur extrait d’Idoménée “Placido e il mar, andiamo!” (la mer est calme, allons-y). Après de longs et chaleureux applaudissements, le public se dirige vers la sortie tout en admirant le coucher du soleil se reflétant sur un océan mordoré, d’un calme absolu.

2 05/2021

Arte Flamenco 2021 : place aux femmes ! | Flamencoweb 30_04_21

dimanche 2 mai 2021|Catégories: Festivals, Spectacle Vivant|Mots-clés: |

32e Festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan, du 29 juin au 3 juillet 2021

vendredi 30 avril 2021 par Nicolas Vilodre

Enfin, les affaires reprennent. Le festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan vient d’annoncer la programmation de son édition 2021, du 29 juin au 3 juillet. Il sera précédé par le quatrième festival Flamenco en Loire (du 25 au 27 juin) et suivi par le festival de Rivesaltes, qui prend ses nouveaux quartiers à Perpignan (du 9 au 14 août), puis, en automne, par celui de Toulouse – tous évènements dont nous ne manquerons pas de vous entretenir, après un probable détour par Jerez.

 

Si l’on excepte Sandrine Rabassa, la directrice artistique du Festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan, la soirée de lancement de sa 32e édition (qui se déroulera du 29 juin au 3 juillet 2021) a été présentée en visioconférence par des hommes : Lionel Niedzwiecki (qui l’a animée), Xavier Fortinon (président du Conseil Départemental des Landes), Charles Dayot (maire de Mont-de-Marsan et président de l’Agglomération), Renaud Lagrave (vice-président de la région Nouvelle Aquitaine) et Antoine Gariel(directeur du Théâtre de Gascogne). Antonia Emmanuelli, absente, avait su convaincre en son temps son mari Henri, président du Conseil Général des Landes dans les années 80, de créer un festival voué à l’art andalou, un peu sur le modèle de celui consacré au jazz à Marciac, qui avait rencontré un succès retentissant. Arte Flamenco avait et a toujours l’ambition de réunir « les plus grands danseurs et musiciens flamencos du monde. » Les hommes qui, aujourd’hui encore, tiennent les cordons de la bourse de cet événement qui rayonne dans l’hexagone et en dehors de ses frontières, ont été particulièrement sensibles cette année au flamenco féminin.

La nouveauté est aussi que la manifestation se déroulera en extérieur : dans les arènes du Plumaçon, gracieusement mises à disposition des organisateurs par la ville, et sur la « scène de la bodega » qui sera transposée sur la magnifique place Saint-Roch, bordée de terrasses de cafés et de restaurants qui, bonne nouvelle, seront rouverts ! La programmation a été rendue publique en même temps que l’ont été les mesures gouvernementales du déconfinement spectaculaire – dans tous les sens de ce terme. La conférence de presse a naturellement mis l’accent sur les « cinq soirées exceptionnelles » qui se tiendront dans l’amphithéâtre à ciel ouvert de Plumaçon, sur la grande scène de 18 mètres qui sera installée dans le ruedo (cf. notre agenda). Le détail des spectacles qui seront présentés ailleurs, des actions pédagogiques, cartes blanches, expressions libres, stages et animations sera communiqué en juin sur le site d’Arte flamenco. D’ores et déjà est confirmée, l’exposition « Danse Danse avec la lune », au musée Despiau-Wlérick, qui fera le lien entre les mouvements chorégraphiques et ceux des planètes.

La bailaora Rafaela Carrasco, ex-directrice artistique du Ballet Flamenco d’Andalousie, « héritière de la grande Matilde Corral », fera l’ouverture du festival, le 29 juin, avec sa dernière création, « Ariadna, al hilo del mito« . Outre Rafaela Carrasco, on y admirera à la danse Rafael RamírezGabriel MatíasRicardo Moro et Felipe Clivio ; au chant,  Antonio Campos et Miguel Ortega ; à la guitare, Jesús Torreset Juan Antonio Suárez « Cano ». Le pianiste de Triana, Pedro Ricardo Miño, dévoilera au public français le 30 juin le spectacle qu’il a donné à l’Alcazar lors de la dernière Biennale de Séville (« Universo jondo« ), en compagnie de la cantaora lebrijana Anabel Valencia, la cousine de José du même nom, du danseur El Choro, du percussionniste Paco Vega et des palmeros Manuel Valencia et Manuel Cantarote.

Le 1er juillet sera de nouveau la fête des femmes, avec Manuela Carrasco, qualifiée de « déesse de la danse », de « beauté gitane de Triana » et de « mythe vivant », qui se produira avec la chanteuse Esperanza FernándezLa Tana et Zamara Carrasco, ainsi qu’avec sa fille, elle aussi danseuse, elle aussi prénommée Manuela (« Aires de mujer« ). A été annoncé le report à l’an prochain de la création commandée par le Festival et le Théâtre à la danseuse Patricia Guerrero. Le 2 juillet, date anniversaire de la mort de Camarón de la Isla, sera l’occasion d’une soirée de « cante jondo » sobrement intitulée « Voces« , avec deux artistes ayant obtenu le giraldillo de Séville, El Pele et Pedro el Granaíno – on sait que le second excelle à appliquer de manière personnelle le style de Camarón aux compositions d’Enrique Morente, et que le premier est l’un des cantaores les plus créatifs et inspriés de la génération postérieure (donc, à ne pas manquer). On aura droit à un bonus qui, à lui seul, méritera le déplacement : une prestation du fantasque bailaor Farruquito, petit-fils de Farruco et fils de La Farruca. En clôture du festival montois, le 3 juillet, sera donnée la suite du dialogue entamé il y a deux ans à Nîmes et, espérons-le, le début d’un tout autre, intitulé « Inicio (Uno)« , entre deux solistes d’exception, la danseuse Rocío Molina et le guitariste Rafael Riqueni, capables d’envolées lyriques comme de pureté stylistique.

www.arteflamenco.landes.fr

www.flamencoweb.fr

NB : réservations en ligne ouvertes à partir du 12 mai

Nicolas Villodre

18 09/2017

Litterature extended* | mouvement.net

lundi 18 septembre 2017|Catégories: Art & Patrimoine, Festivals|Mots-clés: , |


Martine Aballéa, Le Salon dans la vallée © Martine Aballéa

Les mots sont venus s’ébattre hors du livre au Festival Extra! au Centre Pompidou. Lecteur indiscipliné, Mouvement a tendu les yeux et les oreilles ici et là. Florilège non exhaustif.

Dans le forum -1, transformé en vallée verdoyante par l’artiste Martine Alballéa, la littérature est une plante bien vivace. Artistes et penseurs de tout poil sont venus donner à voir et à entendre le texte hors du livre.

Dans un même espace ouvert tout se croise, projections d’archives de poésie sonore sur les murs, performances en salon ouvert, tables rondes où auteurs/artistes/performers, universitaires, éditeurs viennent penser ce qui est fait et comment cela se fait, retransmis en direct par Radio Brouhaha. Joindre le geste, la parole, la pensée et le corps ; le passé dans le présent comme une même durée créatrice. Ainsi Roger Chartier, historien du livre et de la lecture au Collège de France, de nous rappeler que « très tôt la littérature sort des livres. Par les adaptations théâtrales, les représentations iconographiques, la transmission orale ». Aurait-on même oublié que la littérature précédait même l’invention du livre ? Que l’on parle de la création littéraire et/ou de sa diffusion.

Auteur, écrire des livres ? Ou encore n’écrire que des livres ? Cela fait bien des décennies qu’on utilise le contenant pour le contenu, que le mot livre vient désigner littérature au point de la recouvrir. Comme la partie pour le tout – dire la gauche et penser PS (avant avril 2017), l’Amérique pour les États-Unis. Un glissement de sens qui rogne le tout de la littérature, comme un « ensemble des productions intellectuelles qui se lisent et s’écoutent ». Extra! invite à sortir hors des sentiers rebattus. Pour Jean-Max Colard (programmateur d’Extra! Et chef du service de la Parole au Centre) « l’hégémonie du livre est une époque révolue. La production littéraire est une activité qui s’étend hors du livre – pour ne pas dire s’échappe car il ne s’agit pas d’aller contre le livre. Elle investit d’autres champs. Ce n’est pas une affaire de générations. On a des artistes qui construisent leur expérience littéraire ailleurs que dans et par les livres ».

De la littérature comme art contemporain

La littérature faite corps se tient debout au milieu du Salon dans la vallée. Laura Vazquez, Arno Calleja et Simon Allonneau font de la poésie sonore in situ et in vivo : des textes écrits pour être dits et incarnés avant de trouver le support livre, s’ils le trouvent. Les deux premiers étaient là pour nous faire entendre leurs Astro poèmes, aux prévisions déroutantes révolutionnant ainsi l’art des signes. Lauréate du prix de la poésie 2014, très active sur les vidéos performances, Laura Vazquez signe sa littérature d’un timbre lancinant, fait d’anaphores hypnotisantes. Procédé étrangement antalgique pour des phrases qui s’emparent de la réalité au scalpel. Tout aussi incisif, Simon Allonneau en frontal envisage de « Chanter la Marseillaise sur le mode interrogatif ». Masse et débit granitiques, mouvement minimaliste et obsessionnel de la main droite qui accroche le regard et aiguise des phrases fulgurantes dont le caractère faussement naïf décape la réalité de tout apprêt.

Autre style, apparemment plus posé, Emmanuelle Pireyre, prix Médicis avec sa Féérie générale, nous entraîne dans son algorithme le temps d’une websession. L’artiste qui navigue sans complexe entre livre, chanson et vidéo, lie son écriture à un univers connecté. De Youtube (musiques, séries…) à des archives en ligne (journaux, Ina, plateforme HAL…), elle nous raconte comment « la fiction pousse » à partir d’un questionnement sur l’homme-chien. « Bombarder de documents, comment on fait un livre avec tout ça. J’envisage la littérature comme une grammaire dans laquelle on ferait entrer des choses. La littérature, c’est une syntaxe singulière, rigoureuse et un peu folle. »

Ecrire-écouter-lire

« La question de la matérialité se déporte sur le relationnel. Entrer dans la littérature, c’est entrer dans le lieu des usages, le partage, la sociabilité », souligne François Bon, auteur et figure de proue de la littérature numérique. Et ceci interpelle tant au niveau de la création que de la diffusion ou de la réception. La littérature hors-livre convoque l’autre dans une présence signifiante et immédiate. Comment s’y tenir en tant que « lecteur » ? C’est encore une question de corps, d’espace et de temps.

25 minutes, c’est le temps que Julien Bismuth s’impartit pour écrire une page pleine sur son ordinateur, image projetée. Trois jours de suite. Nouveau jour, nouvelle page. Dernière minute, dernier mot et inversement. Il n’est pas question ici d’écrire un livre, le texte est improvisé et a pour sujet la performance elle-même. Julien Bismuth est un « non-écrivain » qui interroge les conditions d’existence du langage et ses utilisations ; ici l’écrire et le lire : « un texte est une réalité qui exige une forme de lecture ou d’écoute ou de compréhension ». Assis sur des bancs ou debout autour de l’artiste, à quoi assiste-t-on ?


Performance de Julien Bismuth au Centre Pompidou. p. Hervé Veronese 

Ce n’est pas tant le sujet ou la manière d’écrire qui ici agite mais la situation d’énonciation qui est mise en place, une conversation silencieuse mettant à jour un geste d’écriture et un contexte de lecture. Topos de la page blanche évincé au profit de la contrainte temporelle. Tranquille au début, la respiration de l’auteur se fait plus haletante, inquiète, les doigts se frottent et se touchent plus nerveusement. Le curseur efface, revient en arrière, pour corriger une faute, reprendre une formule ou réécrire la même chose. « C’est drôle, le texte existe sous différentes formes. On est nombreux à prendre des photos du texte projeté mais à des moments différents. On aura des traces différentes, une œuvre à plusieurs temps. Et lui, il sauvegarde ce qu’il fait ? » s’interroge une « lectrice-spectatrice ». Julien Bismuth sauvegarde le fichier de chaque jour et fait une capture vidéo du temps de l’écriture. Ce qui l’intéresse : « quand la lecture se déplace sans cesse, elle est sans cesse bousculée, désaxée, déconstruite même par ce qui se passe autour ».

Par Natacha Margotteau

*Litterature extended, expression empruntée à Jean-Max Colard

Extra ! a eu lieu du 8 au 10 septembre au Centre Pompidou, Paris

Source: Mouvement.net

12 09/2017

La littérature fait sa mue au festival Extra ! | Les Echos

mardi 12 septembre 2017|Catégories: Art & Patrimoine, Festivals|Mots-clés: , |


La littérature fait sa mue au festival Extra ! / © Hervé Veronese

En marge de la rentrée littéraire, le festival Extra explore les littératures « hors livre » pendant cinq jours au Centre Pompidou.

Le livre a perdu de sa superbe. La faute à la radio, puis à la télévision et aujourd’hui à internet… On connaît la chanson. Mais si le public lit moins de livres, doit-on nécessairement conclure qu’il ne lit plus ? La littérature est elle en perdition parce que « l’objet livre » est rendu obsolète par les écrans d’ordinateur et les liseuses électroniques ? Le festival « Extra ! » au Centre Pompidou se moque bien des Cassandre. La littérature évolue, et, comme le fredonnait Léo Ferré, « c’est extra ! ». Jusqu’au dimanche 10 septembre, la première édition du festival réunit un ensemble de manifestations littéraires pour fêter la littérature « hors livre », selon la formule du poète sonore français Bernard Heidsieck. En pleine rentrée littéraire, c’est un joyeux pied de nez à l’establishment du folio papier.

Derrière le concept du « hors livre » se logent toutes les occurrences littéraires existant par d’autres formats que le livre imprimé : la performance artistique, l’écriture numérique, le film poème, la lecture à haute voix, le rap, le slam… soit toute forme d’art plastique ou audiovisuel revendiquant un geste littéraire. Aussi, il n’est pas étonnant que le Centre-Pompidou, qui célèbre l’innovation artistique depuis sa création en 1977, se soit emparé de cette forme d’expression éclatée. Jean Max Collard, programmateur d’Extra ! et chef du département « Parole » au Centre Pompidou, insiste : « ce festival se dresse contre ceux qui disent que la littérature s’est repliée sur elle-même. De nouvelles formes littéraires naissent dans le sillage du numérique. Extra ! met en avant cette reconfiguration du paysage, en proposant des formes alternatives. »

Ces proliférations littéraires sont encore peu familières au grand public. Peu visibles, diffusées de manière sporadique, attirant un public de niche, les littératures hors livre laissent par définition peu de traces. Dès lors, pour Serge Lasvignes, directeur du Centre Pompidou, la création d’un prix devrait permettre de graver ces formes d’art dans la pierre des institutions. La figure tutélaire de Bernard Heidsieck s’est imposée d’emblée, souligne Jean-Max Collard. Lauréat 1991 du grand prix national de la poésie, pionnier de la « poésie sonore », invité régulier du Centre Pompidou, il défendait le renouvellement des formes poétiques par le biais de médias dissidents comme le magnétophone et la performance physique.

C’est Caroline Bergvall, artiste franco norvégienne connue pour ses créations visuelles et sonores, a reçu ce premier prix Bernard Heidsieck – Centre Pompidou de l’année 2017. Elle se réjouit de cette évolution du champ de la littérature : « je me perçois comme une écrivain qui travaille le livre mais aussi l’ailleurs du livre. J’écris, et j’utilise aussi d’autres supports : le dessin, la vidéo, la performance, qui sont aussi des formes d’écritures. » Les deux autres récipiendaires sont John Giorno, récompensé pour l’ensemble de son oeuvre, et Lamberto Pignotti, qui obtient la mention spéciale Fondazione Bonotto, partenaire et mécène du prix.

FORMES MILLÉNAIRES

Tout en explorant le futur, le festival renoue avec des formes de littérature millénaires. Les chants d’Homère, les contes populaires, le théâtre même relèvent à l’origine d’une littérature strictement orale – et « poème » vient du latin carmen, chant. Dès lors, le livre pourrait n’être qu’un moment d’une longue histoire littéraire qui basculerait demain sur d’autres supports, numériques, plastiques, sonores, visuels… et les temps changent déjà : le prix Nobel de littérature 2016 n’a-t-il pas été remis au chanteur Bob Dylan ?


© Hervé Veronese

On ne manquera pas durant ces quelques jours « extras » les performances de l’auteur performeur Julien Bismuth, qui écrira tous les jours à 18h30 face au public, et dont le texte en train de se faire sera projeté en direct ; le showcase du rapport Elom 20ce (vendredi 20h30) et le spectacle libertin de Catherine Robbe-Grillet (samedi 20h) qui promet bien des plaisirs ; dans le sillon de la rentrée littéraire, Joy Sorman, Célia Houdart et Yannick Haenel (19h jeudi, samedi et dimanche) viendront parler de leur dernier roman. Littérature sonore, nous voilà !

Esther Attias

EXTRA!
Paris, Centre Pomidou, jusqu’au 10 septembre, www.centrepompidou.fr

Source : Les Echos

7 07/2016

Arte Flamenco : à Mont de Marsan, le plus vieux festival de flamenco | L’Obs

jeudi 7 juillet 2016|Catégories: Festivals, Spectacle Vivant|Mots-clés: , |


© Juliette Valtiendas

Festival d’art flamenco à Mont-de-Marsan. Du 4 au 9 juillet 2016.
Le plus engagé des festivals de flamenco en France offre une nouvelle fois un superbe programme. Mais comment expliquer l’engouement des Français pour l’arte flamenco ?

Comment expliquer l’extraordinaire engouement qui a saisi les Français, devenus les plus fervents amateurs de flamenco qui soient, hors de l’Espagne ? Et jusqu’où remonter dans le temps pour expliquer la fascination qu’exerce sur eux le pays de Cervantès ou de Goya ?

Les moines de Zurbaran

A la diffusion de « Don Quichotte » ? A la création du « Cid » de Corneille, ou à celle du « Mariage de Figaro » de Beaumarchais ? A l’accession au trône d’Espagne de Philippe de France, duc d’Anjou, ce Philippe V qui fut le premier Bourbon à remplacer ses aieux Habsbourg à Madrid et à l’Escurial, et qui est l’ancêtre direct de Philippe VI, l’actuel souverain espagnol ?

Aux guerres napoléoniennes lors desquelles les actes de la plus effroyable barbarie se multiplièrent entre Espagnols et Français et firent se haïr durablement les deux peuples ? Ou plus sérieusement aux temps du Romantisme, quand Théophile Gautier chantait les martyrs écorchés de Ribera ou les moines ascétiques de Zurbaran, quand Victor Hugo célébrait Hernani ou Ruy Blas, ou quand Mérimée créait le personnage de Carmen que Bizet allait porter à une gloire universelle ?

Les sons âpres et profonds du « cante jondo »

Faut-il voir dans la fièvre flamenca qui a saisi la France depuis trois ou quatre décennies un même goût appuyé pour cet exotisme sombre et coloré qui ensorcelait les Romantiques, pour cette beauté flamboyante, ces ardeurs et cette sauvagerie dont on a fait l’apanage de l’Espagne, du moins celui des deux Castilles et de l’Andalousie ? Est-ce la fascination pour les couleurs des musiques ou des costumes, pour la sauvagerie des pas, le hiératisme cambré des hommes et des femmes dressés sur leurs ergots comme des coqs de combat, pour les sons âpres et profonds du « cante jondo », pour l’allégresse et l’énergie ensorcelante de la danse ? Ou tout simplement pour cette ivresse, cette fureur de vivre, cette exubérance dont témoignent les Espagnols et qui contraste si violemment avec la réserve, la morosité, le quant à soi des Français ?


© Juliette Valtiendas

Condamnés dans leur propre pays

Ce qui est sûr, c’est que la France est le plus extraordinaire débouché pour les artistes flamencos. On y compte de 25 à 30 manifestations qui leur sont consacrées, alors que les théâtres qui les incluent dans leur programmation ordinaire sont innombrables. Pour ce musicien qu’est le pianiste Dorantes ( le piano a été introduit dans l’univers flamenco dans les années 1960), les invitations françaises représentent la moitié de l’ensemble de ses prestations à l’étranger. Et cela vaut pour tous les guitaristes et « cantaores » du sud de la péninsule comme pour la plupart des danseurs.

Ainsi, durant les années de crise qui ont si durement frappé l’Espagne et qui ont saccagé les fragiles structures culturelles du pays, condamnant une multitude d’artistes à disparaître faute d’argent des institutions et du public pour les faire vivre, la scène française, en s’affirmant comme leur principal refuge, a permis la survie d’artistes condamnés dans leur propre pays.

Le triangle d’or

En Espagne, les hauts lieux du flamenco sont évidemment l’Andalousie et son triangle d’or dont les extrémités se nomment Séville, Grenade, Jerez de la Frontera. Ou alors Cadix, Cordoue et Malaga. Mais c’est aussi Madrid et Barcelone. On y compte pas moins de 400 festivals de flamenco, dont une quarantaine de première importance parmi lesquels évidemment brillent la Biennale de Séville ou le Festival de Jerez.

Et dans le monde, outre la France, de 40 à 45 manifestations de premier plan s’égrènent au Japon, en Italie, au Portugal, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Pologne, mais encore au Canada, aux Etats-Unis d’Amérique, au Brésil, en Argentine, au Japon et depuis peu en Chine.

Cela génère une économie considérable qui profite aux artistes espagnols qui s’exportent à l’étranger, mais fait aussi accourir en Espagne, et singulièrement en Andalousie, des foules nombreuses qui envahissent les villes, les hôtels, les restaurants, les théâtres, les « tablaos », les écoles d’art flamenco.

Mont-de-Marsan, Jérusalem du flamenco

En France, le seul Festival « Arte Flamenco » de Mont-de-Marsan, qui célèbre cette année sa 28e édition et fait ainsi figure d’ancêtre dans ce domaine, vit sur un budget d’1,3 million d’euros et attire 30.000 spectateurs dans une ville de 30.000 âmes.

Pour les artistes flamencos, danseurs, chanteurs, musiciens, (bailaores, cantaores, musicos), ce Festival de Mont-de-Marsan fait figure de référence absolue. Si Séville est la Rome du flamenco, Mont-de-Marsan est sa Jérusalem. C’est un pèlerinage obligé, mais qui n’a rien d’un chemin de croix.

Là, depuis 29 ans, les Espagnols sont reçus dans un climat amical et allègre qui n’a sans doute pas d’équivalent dans la plupart des autres lieux où ils se produisent. Parce qu’on y cultive un véritable dialogue entre artistes et programmateurs du festival, Sandrine Rabassa en l’occurrence, et celles ou ceux qui la secondent, mais aussi une proximité festive avec le public et une atmosphère de « feria » qui révolutionne durant une semaine la petite cité. Aux artistes invités, cette atmosphère rappelle immanquablement l’Andalousie, même si nulle ville de France ne saurait jamais être aussi chaleureuse que Séville, Cadix, Jerez ou Grenade.

« Cafe cantante » ou « bodega »

Côté français, si on aime les artistes du flamenco, on en connaît aussi les limites, les caprices et les fantaisies. Il n’y a pas plus bordélique, plus indiscipliné dans l’univers du spectacle. Et quand ce sont des gitans, le phénomène est à multiplier à la puissance mille. Mais en déployant des prodiges de patience, des trésors de bienveillance, en mettant en œuvre une endurance héroïque, on parvient, année après année, à construire un festival digne de ce nom.

Cette année, outre les spectacles, les concerts, les soirées vivantes au « cafe cantante », celles de la « bodega » sur la place de l’hôtel de ville, ainsi que les cours et ateliers de chant, de danse, de guitare, de percussions proposés aux « aficionados » venus de toute la France et de pays voisins, Arte Flamenco inaugure un cycle d’enseignement passionnant destiné au grand public : dispensé par la danseuse Maïté Olivares et le guitariste El Pulga, il permettra aux spectateurs d’apprendre très concrètement à distinguer les différents styles de danse, de musique et de chant du flamenco, de façon à mieux les apprécier. Une démarche pédagogique tout à fait remarquable. Et qui devrait absolument perdurer dans ce haut-lieu du flamenco qu’est Mont-de-Marsan en France.

La guérilla des flamencos

Flamenco traditionnel ou flamenco moderniste, flamenco « puro » ou flamenco commercial, flamenco andalou ou flamenco des gitans : dans la vaste tribu flamenca, toutes les tendances désormais cohabitent. Avec le succès du flamenco au niveau mondial, les pires dérives n’ont pas tardé à apparaître. Naguère, quand le flamenco était méprisé par les Espagnols eux-mêmes et qu’il était assimilé exclusivement à la nation gitane, quand il était méconnu dans le reste du monde, il existait déjà un flamenco de café concert ou de films américains qui n’était qu’une forme apprivoisée et très abâtardie de l’âpre flamenco des gitans pauvres d’Andalousie.

A l’origine, dans sa forme dansée, il se résumait à un interprète accompagné par la guitare et (ou) par le chant. « C’était un art de vivre, un engagement d’ordre philosophique », commente un « cantaor ». Il parle là de la première moitié du XXe siècle. Aujourd’hui, le flamenco est parfois devenu une redoutable industrie.

Quand Antonio Gadès, qui avait été un danseur fabuleux, commença dans les années 1960-1970 à créer des spectacles narratifs faisant usage de la danse flamenca pour de multiples interprètes, c’était une révolution. Et une évolution sans doute obligée au moment où le flamenco, en devenant populaire, en se propageant dans les salles de théâtre, ne pouvait plus se cantonner à l’intimité des « tablaos », au dépouillement d’une danse de soliste épurée. Il se devait de séduire par des spectacles dramatiques un public élargi que des formes plus sévères auraient vite lassé. Du moins Gadès, fastueux danseur lui-même, puisait-il ses thèmes dans le patrimoine littéraire ou musical de son pays avec « La Casa de Bernarda Alba », « Carmen » ou « L’Amour sorcier » (« El Amor brujo »). Et du moins ses innovations avaient-elles un sens, même s’il exploitait à outrance les archétypes du sexisme ibérique.


© Juliette Valtiendas

Mais que dire de ces spectacles de danse flamenca qui aujourd’hui se greffent absurdement sur la vie d’Anne Franck, le conte de « Blanche Neige » ou la biographie de Frida Kahlo ? Sinon que c’est d’une bêtise désespérante. Aussi lamentable que ces comédies musicales de bas étages qui à Vienne mettent Mozart à la sauce rock ou hip hop. Incongruité pour incongruité : pourquoi ne pas évoquer alors des légendes chinoises avec des danses polonaises traditionnelles ou la vie de Goya avec des danses javanaises ?

Mais ce qui heurte beaucoup les Espagnols, c’est le ridicule dont se pare un flamenco qui se veut « conceptuel ». « Nous sommes sidérés par le succès rencontré en France par un Israël Galvan, alors qu’ici beaucoup le méprisent et qu’on le conspue à Madrid », confient des artistes andalous. « Ses postures intellectuelles sont une imposture. Lui qui se rêvait footballeur a été contraint par son père à devenir danseur. Et quand il est devenu majeur, juste pour l’emmerder, il a décidé de faire n’importe quoi, comme pour désespérer le « pater familias », farouche tenant d’une forme traditionnelle. Et les Français gobent tout, avec naïveté « , ajoute un Espagnol. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne verra jamais Israël Galvan au Festival Arte Flamenco de Mont-de-Marsan. Aussi longtemps du moins qu’il n’aura pas abandonné ses fantasmes de pseudo-créateur avant-gardiste.

Pouvoir économique

L’immense attrait qu’exerce l’art flamenco sur les publics de tant de pays lui confère par contrecoup un extraordinaire pouvoir économique dont il n’est pas sûr que les autorités politiques, espagnoles ou andalouses aient bien pris la mesure. Ou auquel, plus exactement, les pesantes administrations culturelles aux mains d’apparatchiks sans grande imagination ne savent pas souvent répondre avec intelligence.

Les artistes et leurs entours s’en plaignent amèrement. Si la délégation à la Culture de la « Junta de Andalucia » (le gouvernement autonome de l’Andalousie) apparaît très satisfaite de ses actions qui sont certes nombreuses, les milieux artistiques n’ont pas de mots assez durs pour condamner la petitesse de vue, l’absence de politique d’envergure des services culturels andalous. A telle enseigne que Madrid et que son ministère de la Culture qui n’est pourtant pas exceptionnel ont une bien meilleure réputation que le pouvoir qui siège à Séville avec sa politique culturelle. Ce que l’on voit des fonctionnaires, des politiques n’est évidemment pas très engageant. Peu d’envergure, aucune trace d’idéal ou de combativité. L’appareil socialiste au pouvoir a investi le domaine culturel andalou avec les mêmes défauts que ceux qui ont vu ce parti se discréditer partout en Espagne

« Et encore, nous, artistes flamencos, nous avons cette chance inouïe d’être portés par le marché culturel extérieur. Mais quelle tragédie pour les gens de théâtre ou ceux de la musique classique par exemple qui n’ont pas de réels débouchés hors du territoire national et dépendent absolument des institutions locales. Pour eux, l’absence de politique culturelle digne de ce nom est véritablement catastrophique ».

L’El Dorado français

Dans un tel contexte, comment s’étonner que la France, malgré ses errances, ses compromissions, ses défaillances, fasse aux yeux des Espagnols figure d’eldorado avec son riche réseau de théâtres, ses festivals, ses subventions, sa politique culturelle, son public qui paraît inépuisable. Et qu’Arte Flamenco, à Mont-de-Marsan, entreprise d’envergure, mais honnête et militante, qui draine un vaste public, se propage dans les écoles, les hôpitaux ou les prisons et respecte les artistes comme nulle par ailleurs, y fasse figure de saint des saints. On y découvrira cette année des icônes comme Sara Baras, Belén Maya ou la belle Patricia Guerrero parmi les multiples danseuses ; Antonio Canales, Antonio « El Pipa » ou Joaquin Grilo parmi les grands danseurs ; ce beau chanteur qu’est Cristian Guerrero, accompagné par Dorantes au piano ou par Manuel de la Luz ou Diego del Morao à la guitare.

« El Lebrijano », autrement dit Juan Pena, haute figure du chant gitan, une légende déjà, ainsi que les guitaristes Rafael Riqueni et Santiago Lara rehaussent encore de leurs présences ce programme opulent sans qu’on oublie les « bailaores » Alvaro Panos et Carmen Manzanara qui se produisent dans le spectacle « El Alma de Andalucia » conçu en hommage au peintre Romero de Torres … au cours d’un dîner gastronomique établi par le chef de cuisine François Duchet. On est en France, malgré tout !

Raphaël de Gubernatis

Arte Flamenco. Festival d’art flamenco à Mont-de-Marsan. Du 4 au 9 juillet. 05-58-76-18-74.

Source : L’Obs

7 03/2015

Rencontre avec Pierre Lhomme | Cinémathèque de Toulouse

samedi 7 mars 2015|Catégories: Audiovisuel, Festivals|Mots-clés: , |

Pierre Lhomme, directeur de la photographie et invité d’honneur de la 9e édition du festival Zoom Arrière (6–14 mars 2015)

Les films et la couleur : une idylle mouvementée mais souvent fructueuse par Pierre Lhomme

En s’appuyant sur la dernière bobine de Cyrano de Bergerac et de la première de Camille Claudel, deux films pour lesquels il a remporté le César de la meilleure photographie, Pierre Lhomme nous éclairera sur les questions – techniques, esthétiques et historiques – liées à la couleur.

Le 7 mars 2015 à la Cinémathèque de Toulouse dans le cadre du 9e festival Zoom Arrière.
Captation : Carmen Grimaud

Source : Cinémathèque de Toulouse