Le Figaro

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31 03/2017

Irina Brook reste à la tête du Théâtre national de Nice | Le Figaro

vendredi 31 mars 2017|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

La metteur en scène britannique Irina Brook, à la tête du Théâtre national de Nice (TNN) depuis 2014, a été reconduite pour un nouveau mandat de trois ans, de 2018 à 2020, a annoncé jeudi l’établissement. Férue de Shakespeare mais aussi de dramaturges contemporains puisant leur inspiration dans les drames de l’actualité, des migrants au conflit israélo-palestinien, en passant par la question de l’environnement, Irina Brook, 55 ans, a réussi à se faire adopter dans une ville qui ne lui était pas acquise d’avance.

Adepte d’un «théâtre lanceur d’alerte», elle développe aussi une pratique du théâtre hors les murs ouverte aux nouveaux publics.

Aurélie Filippetti a soutenu sa candidature

À Nice, elle a, par exemple, investi la colline du Château pour une représentation en plein air, ou des lieux plus inattendus comme la communauté Emmaüs, l’usine de café Malongo, le jardin d’un lycée horticole, ou encore la maison d’arrêt, pour la création de Esperanza d’Aziz Chouaki, dans une mise en scène de Hovnatan Avédikian.

L’ex-maire LR Christian Estrosi avait pris fait et cause, avant sa nomination en octobre 2013, pour Daniel Benoin, ex-directeur du TNN, prêchant pour une direction partagée entre le metteur en scène en place depuis 2002 et l’actrice-réalisatrice Zabou Breitman. Cette solution ayant été écartée à l’époque par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, il avait finalement appuyé la candidature de Mme Brook.

Source : Le Figaro

5 02/2017

Aimé Césaire, le chant profond d’Haïti | Le Figaro

dimanche 5 février 2017|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

La Tragédie du roi Christophe, l'une des plus grandes pièces de la littérature française du XXe siècle.

La Tragédie du roi Christophe, l’une des plus grandes pièces de la littérature française du XXe siècle.
Crédit photo : Michel Cavalca

 

Christian Schiaretti fait de La Tragédie du roi Christophe un opéra envoûtant. Trente-sept interprètes, dont l’exceptionnel Marc Zinga.

Est-ce la Caraïbe? Est-ce l’Afrique? Est-ce le monde? L’immense plateau du Théâtre national populaire (TNP) de Villeurbanne est vide, le sol est couleur terre. Au fond, une longue baraque ouverte sur la scène. Elle abritera les quatre musiciens et parfois la chanteuse qui, près de trois heures durant, accompagnent la représentation de La Tragédie du roi Christophe, l’une des plus grandes pièces de la littérature française du XXe siècle.

Publiée en 1963, créée dès l’année suivante par Jean-Marie Serreau, elle a fait depuis l’objet de mises en scène puissantes, telle celle de Jacques Nichet, en 1996. Antoine Vitez la fit entrer au répertoire de la Comédie-Française. Christian Schiaretti inscrit ce grand travail dans le droit fil de celui qu’il a consacré à Une saison au Congo, du même écrivain, en 2013.

Un même esprit, une ampleur, une audace

On retrouve d’ailleurs un même esprit, une ampleur, une audace, un sens du choral et de l’héroïsme. On retrouve une partie des artistes qui portaient, de toute leur vitalité, l’histoire de Patrice Lumumba. Ils sont près de quarante, venus de France, de Belgique, d’Afrique et notamment de Ouagadougou avec le collectif Béneeré. Acteurs rompus à la langue flamboyante d’Aimé Césaire et investis de toute leur énergie dans cette épopée qui finit mal. Histoire d’échec, histoire du basculement d’un idéaliste lucide dans la dictature. Histoire qui fait réfléchir.

Le 1er janvier 1804, Haïti devient la première république noire au monde. Dessalines, qui a mené la guerre de libération, est assassiné en 1806 quand débute l’action, combat pour le pouvoir qui oppose Alexandre Pétion et Henri Christophe. Ce dernier, ancien esclave, choisit de créer un royaume au nord de l’île. Il veut mettre au travail son peuple libre. Ce n’est que le début d’un long glissement tragique qui fracasse les espérances et les êtres.

Première république noire

Nous reparlerons de ce grand opéra qui, par-delà la Caraïbe, nous parle de l’Afrique. Marc Zinga avait incarné avec une puissance et une intelligence rayonnante Lumumba. Il est Christophe. Un héros shakespearien que le comédien, star du cinéma, porte avec une humanité et une intelligence bouleversantes. Aussi fin qu’impressionnant.

TNP-Villeurbanne (69) jusqu’au 12 février (tél.: 04.78.03.30.00). Les Gémeaux de Sceaux (92) du 22 février au 12 mars (tél.: 01.46.61.36.67). L’Avant-scène théâtre éditeur (14 €).

Source : Le Figaro

17 01/2017

Le Temps et la Chambre de Botho Strauss, l’art de l’esquive | Le Figaro

mardi 17 janvier 2017|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

Alain Françon rêvait depuis longtemps de monter la plus étrange des pièces du dramaturge allemand, Le Temps et la Chambre. Une pléiade de comédiens puissants sert avec jubilation un monde où tout peut advenir. Bizarrement et logiquement…
C’est un espace splendide. Pas du tout une chambre – ou alors c’est la figuration d’une camera oscura où des sortilèges adviendraient. C’est un espace vaste aux murs d’un rouge profond. À gauche, trois immenses baies vitrées qui pourraient être celles d’un atelier transformé en appartement. À droite, la porte d’entrée en bois bien ciré. Au fond, des portes monumentales, blanches, un dégagement, un espace carrelé qui doit être la salle de bains, une chambre sans doute…
Il s’agit exactement d’un loft berlinois décrit par Botho Strauss, réinventé par Jacques Gabel. L’immense salle est très peu meublée: deux fauteuils de cuir qui vont être déplacés, une colonne massive, du même rouge que les murs. Cette colonne est célèbre dans la littérature dramatique du XXe siècle: elle parle.
La pièce de Botho Strauss ne date pas d’hier mais de près de trente ans. Luc Bondy la créa, Patrice Chéreau la monta et en fit un film d’après sa mise en scène.
Alain Françon s’en empare à son tour avec une jubilation juvénile. Il a récemment travaillé sur La Trilogie du revoir avec les élèves de l’École nationale des arts et techniques du spectacle de Lyon. Ce fut très réussi, très pertinent. On a le même sentiment avec sa vision très libre du Temps et la Chambre dans la traduction de Michel Vinaver. Françon ne craint pas ce qu’il y a de cocasse dans cette plongée perturbante au cœur d’un monde où les règles logiques de l’espace-temps n’ont pas cours. En tout cas pas toujours.
Télescopages de la mémoire
Il y a quelque chose de magique dans l’apparition de Marie Steuber (Georgia Scalliet) qui sait ce que les deux hommes, les deux faux jumeaux qui ouvrent la pièce (Jacques Weber et Gilles Privat), disaient d’elle deux minutes plus tôt en la voyant passer en bas de l’immeuble. Il y a de la magie dans le fait qu’une colonne soit aussi savante que la Pythie de Delphes, mais il y a aussi l’insolite quotidien des pertes (une montre pour Wladimir Yordanoff), des humeurs moirées (Dominique Valadié), des poussées enfiévrées (Charlie Nelson), des trépidations vitales (Aurélie Reinhorn), des esquives (Antoine Mathieu), des glissements (Renaud Triffault). «Mais de quoi ça parle?» demande le spectateur potentiel? Du passage – cela commence juste après la Saint-Sylvestre. Des télescopages de la mémoire qui palpite toujours au pur présent. De tentations terrestres et d’aspirations spirituelles.
Il y a un danger dans la pièce: qu’on en use avec elle comme s’il s’agissait de fragments, voire de sketchs comiques. Elle recèle indéniablement des situations cocasses, des personnages déjantés et très fin du XXe siècle en Europe. Tout ce qui peut appeler le rire. Et l’on rit. Mais l’on demeure plutôt du côté de l’inquiétante étrangeté: les êtres, ici, sont aussi poreux que les murs. On croit les voir, on croit les entendre. Mais que nous ont-ils livré? Et la colonne, vous êtes certain qu’elle a parlé?
«Le Temps et la Chambre». La Colline. 15, rue Malte-Brun (XXe). Tél.: 01 44 62 52 52. Horaires: mar. à 19 h 30; du mer. au sam. à 20 h 30; dim. à 15 h 30. Jusqu’au: 3 février. Durée: 1 h 45. Places: de 10 à 30 €.

Source : Le Figaro

2 12/2016

Charles Berling, un acrobate chez Irina Brook | Le Figaro

vendredi 2 décembre 2016|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

Point d'interrogation, de Stefano Massini, une pièce «futuriste» qui s'interroge sur le monde de demain.

LA CHRONIQUE D’ARMELLE HÉLIOT

La fille de Peter Brook dirige le Centre dramatique de Nice et lui, le Théâtre Liberté de Toulon. Elle l’a invité pour un exercice particulier.

Il entre d’un pas décidé sur le plateau de la grande salle, pleine à craquer, du Théâtre de Nice. Blonde et dorée, ravissante, Irina Brook vient de prendre la parole devant ce public qui la suit depuis trois ans. Elle a expliqué l’étrange exercice auquel Charles Berling a accepté de se prêter. Dans une enveloppe scellée, le texte d’une pièce qu’il va jouer devant nous, la découvrant en même temps que les spectateurs interloqués. Un drôle de texte qui s’intitule Lapin blanc, lapin rouge. Une pièce écrite par un jeune Iranien en 2010, alors qu’il ne pouvait pas sortir de son pays. Depuis, Nassim Soleimanpour a séjourné à Berlin. Il est actuellement à Copenhague. Et sa pièce circule en Europe. L’auteur s’adresse à l’acteur qu’il imagine. Six ans après, par-delà le temps, par-delà l’espace, Nassim Soleimanpour guide l’interprète et invite les spectateurs à monter sur scène. Ce que raconte Lapin blanc, lapin rouge, n’est pas gai. C’est insolite et l’on rit beaucoup devant les comédiens d’un soir et devant la malice aiguë de Berling. mais il y a quelque chose de très mélancolique, de discrètement désespéré dans ce texte bouteille à la mer. En tout cas, Berling, silhouette de jeune premier, sourire désarmant d’un artiste qui aime partager et a le sens des échanges ludiques, est très fort. Rien de plus difficile que de tenir ainsi une salle, des partenaires improvisés et de donner un supplément d’âme à un exercice de virtuosité.

L’après-midi même il avait assisté dans la petite salle, au milieu des enfants et de leurs parents, à une représentation de Point d’interrogationde Stefano Massini, l’auteur brillant deChapitres de la chute, sur les Lehman Brothers. Dans cette pièce «futuriste », on s’interroge sur le monde de demain. Quatre jeunes comédiens, deux garçons, deux filles, jonglent avec des questions et des objets, dans un espace léger, harmonieux et mobile. Les questions de Massini sont celles d’Ariane Mnouchkine. Le modèle que s’est choisi Irina Brook.

Entente fertile

Lorsqu’elle avait été nommée, tout n’avait pas été facile. Succéder à Daniel Benoin – aujourd’hui à Antibes -, une personnalité affirmée, peu désireuse de s’effacer, c’était dur. Être une femme à qui l’on confie des responsabilités, c’est difficile, dans le monde de la culture aussi.

Mais Irina Brook, fille de la regrettée Natasha Parry et de Peter Brook, est à la fois sensible et forte. Elle est crâne. Elle a tenu devant les coups plus ou moins loyaux. Elle s’est imposée. Elle a élaboré une très intéressante programmation depuis trois saisons, le théâtre est accueillant, les spectateurs, mêlés. On est vraiment dans le théâtre, service public. On pense à la société, à la planète, on s’adresse aux jeunes, à la diversité. Dans la ville meurtrie de Nice, le théâtre a une place éminente et les tutelles, en particulier l’ancien maire et président de la région Paca, Christian Estrosi, fait toute confiance à Irina Brook.

À quelques kilomètres de là, à Toulon, Charles Berling codirige le Liberté, devenu scène nationale, avec Pascale Boeglin-Rodier, tandis que son frère Philippe travaille en Bourgogne.

Si les moyens d’un centre dramatique et d’une scène nationale ne sont pas les mêmes, si les trajets de ces deux artistes inspirés, engagés, volontaires, sont différents, ils ont en partage une énergie, un sens de leur mission, le goût des textes de qualité, l’amour du public. Tout pour que l’entente soit fertile.

Source : Le Figaro

10 10/2016

Ariane Ascaride et les secrets de famille | Le Figaro

lundi 10 octobre 2016|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |


© Pascal Victor

Dans Le Silence de Molière à la Tempête, Ariane Ascaride interprète Esprit-Madeleine, la fille de Jean-Baptiste Poquelin.

C’est une pièce envoûtante et délicate, révélée il y a quelques années en France par Jacques Nichet. Le Silence de Molière, de l’écrivain et critique littéraire italien Giovanni Macchia, date de 1975. Elle s’appuie sur des éléments réels, mais est avant tout une œuvre d’imagination. Macchia (1912-2001) était un spécialiste de la littérature française. Il a composé des essais très savants sur Baudelaire, Proust et un passionnant Paris en ruines, dans lequel il peint une capitale classique, comme le furent Athènes et Rome. Dans Le Silence de Molière, il imagine un jeune homme désirant devenir auteur de théâtre qui, fasciné par la vie et l’œuvre de Jean-Baptiste Poquelin, cherche à rencontrer un témoin: il est admis chez sa fille, Esprit-Madeleine. On est en 1705, elle a une quarantaine d’années et vit recluse. Esprit-Madeleine s’éteindra en 1723, à 58 ans. Sans laisser aucun témoignage. On sait qu’elle avait refusé de jouer Louison dans Le Malade imaginaire, rôle écrit pour elle par son père, qui mourra en le jouant en 1673, sept ans avant Armande Béjart.

Un transistor posé sur le plateau et la voix de Michel Bouquet, reconnaissable entre toutes, qui nous éclaire sur la situation

Macchia, lui, par le truchement des confidences qu’il imagine, cherche à percer les secrets de Molière lui-même. À la Tempête, Marc Paquien joue avec des anachronismes, puisant dans des textes de Jacques Copeau, notamment. Il les broche dans son adaptation, mais sans rien perdre de l’essence de l’œuvre de Giovanni Macchia.

Un décor sobre de Gérard Didier, de très belles lumières de Dominique Bruguière et, en ouverture, un transistor posé sur le plateau et la voix de Michel Bouquet, reconnaissable entre toutes, qui nous éclaire sur la situation.

Esprit-Madeleine possède ici la grâce particulière d’Ariane Ascaride, dans une longue robe blanche signée Claire Risterucci. Elle a quelque chose d’une moniale, n’était son visage dégagé et la longue natte qui coule dans son dos.

Devant le jeune homme que joue avec intelligence et finesse Loïc Mobihan, Esprit-Madeleine, méfiante et rétive, s’adoucit peu à peu. Elle laisse affleurer la petite fille qu’elle n’a jamais cessé d’être, elle laisse comprendre les sentiments ambivalents qui l’ont depuis toujours tourmentée. On a le cœur déchiré devant ce destin empêché. Esprit-Madeleine a souffert. Le monde des comédiens est cruel. Faire rire est un exercice ambigu. Où est la vérité, lorsque l’on a été plongé, de toute éternité, dans ce monde du faux-semblant? De sa voix acidulée, ombrée de touches graves, Ariane Ascaride, très bien dirigée par Marc Paquien, nous conduit sur des chemins d’obscurité et de douleur. Un beau et pur moment de théâtre.

Théâtre de la Tempête (Cartoucherie, Paris XIIe) jusqu’au 16 octobre, puis en tournée. 20 h 30 du mar. au sam., dim. à 16 h 30. Durée: 1 h 20 (01 43 28 36 36).

Source : Le Figaro

13 11/2015

On achève bien les anges : Bartabas donne des ailes | Le Figaro

vendredi 13 novembre 2015|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

Le maître écuyer du théâtre équestre zingaro signe un superbe spectacle dans lequel il apparaît sur des chansons de Tom Waits.

Source : Le Figaro

15 07/2015

Avignon : l’affaire Bettencourt avec Anouk Grinberg | Le Figaro

mercredi 15 juillet 2015|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

TNP Villeurbanne - Direction Christian Schiaretti - «Bettencourt Boulevard» de Michel Vinaver

Dans le cadre du cycle de France Culture au musée Calvet, la comédienne a lu magistralement la pièce de son père, Michel Vinaver, Bettencourt Boulevard ou une histoire française.

Les politiques vont et viennent dans Avignon sans susciter la passion des foules. Mais la politique est au cœur du festival, avec des rencontres, des débats. C’est encore mieux quand le théâtre s’empare de sujets d’actualité.

Michel Vinaver, 88 ans, s’est toujours intéressé à la société, au monde. Lui qui fut l’un des grands dirigeants de Gillette France, a puisé ses arguments dans la guerre avec Les Coréens, dans les faits divers avec L’Ordinaire, dans l’entreprise avec Par-dessus bord, dans la réalité avec 11 septembre 2001.

Il y a un peu moins d’un an, L’Arche a publié sa nouvelle pièce, Bettencourt Boulevard ou une affaire française. Elle sera créée en novembre prochain, au Théâtre national Populaire de Villeurbanne, dans une mise en scène de Christian Schiaretti.

Cette pièce, Blandine Masson, directrice de la fiction à France Culture, l’a programmé en ouverture de l’excellent cycle de lectures et de mises en espace en public, donné dans la cour du Musée Calvet d’Avignon. C’est Michel Vinaver qui devait lire lui-même sa pièce. Mais il a été renversé dans le métro, à Paris, et a dû être hospitalisé avec une méchante fracture. C’est sa fille, la merveilleuse Anouk Grinberg, qui l’a remplacé. Elle a eu trois jours pour travailler et le résultat, vendredi soir, était remarquable.

Travail documentaire

Blandine Masson et Anouk Grinberg ont enregistré à l’aide d’un simple téléphone les propos de l’écrivain, lundi dernier et les diffusent liminairement. De sa voix ferme, Michel Vinaver explique son projet, analyse son propos. Pour lui, par-delà «l’affaire», c’est bien notre histoire qui affleure. Et la pièce en témoigne. Gilet sans manches et pantalon noirs, fine comme une brindille, Anouk Grinberg commence par la liste des personnages par ordre d’entrée en scène: chroniqueur, Eugène Schueller, Rabbin Robert Meyers, Liliane Bettencourt, François-Marie Banier, Patrice de Maistre, Françoise Bettencourt Meyers, Lindsay Owen-Jones, Dominique Gaspard, etc…Ils sont dix-sept personnages. Sans le faire exprès, Anouk Grinberg, très émue, a sauté un nom…Celui de Nicolas Sarkozy! Joli lapsus!

C’est que la pièce est bâtie sur un travail documentaire d’une précision profonde et l’on verra aussi apparaître en une scène hallucinante trois jeunes gens en visite en Allemagne en 1939, quelques semaines avant le déclenchement de la guerre: André BettencourtFrançois Dalle, qui fut le grand PDG de l’Oréal, François Mitterrand. Une évocation qui éclaire leurs relations futures, leurs mentalités et l’Histoire!

Michel Vinaver a construit la pièce en trente scènes qu’il nomme «éclats». Des précipités dramatiques très savoureux dans lesquels, de sa plume aigue, il cerne les personnages et les faits.

Source : Le Figaro