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2 12/2016

Prix Sopadin 2016 : nos cinq paris sur les scénaristes de demain | Télérama.fr

vendredi 2 décembre 2016|Catégories: Audiovisuel|Mots-clés: , , |

Comme chaque année, le jury du prix Sopadin, présidé par Julie Gayet, a récompensé plusieurs scénarios. Dont certains, avec un peu de chance, deviendront des films. C’est long, parfois, même quand on a imaginé une bonne histoire, de trouver le financier idéal qui osera se lancer dans l’aventure… Quand il s’agit d’une comédie potentiellement commerciale, tout peut aller très vite : primé en janvier 2008, Le Nom des gens de Michel Leclerc sort en salles en novembre 2010 et remporte le César du scénario l’année suivante.

Mais pour Loin des hommes de David Oelhoffen, librement inspiré d’une nouvelle d’Albert Camus, cinq ans s’écoulent entre le Prix (2010) et la sortie en salles (2015). Idem pour Eva ne dort pas de Pablo Agüero, fantasmagorie autour d’Eva Perón, la femme la plus vénérée et la plus haïe d’Argentine.

Quoi qu’il en soit, par son retentissement, le Prix Sopadin est devenu, au fil du temps (le voilà trentenaire) pour beaucoup de scénaristes, une aide évidente. Le coup de pouce nécessaire… Quant au Prix « Junior », qui, lui, n’a que 19 ans, il a déjà révélé, et un peu avant tout le monde, Céline Sciamma (Naissance des pieuvres), Léa Fehner (Qu’un seul tienne et les autres suivront), Romain Cogitore (Nos résistances) et Katell Quillévéré (Un poison violent). Plutôt pas mal…

Depuis quelques années, le règlement impose aux finalistes de réaliser un petit film (2’30 » maxi) pour vanter leur projet. Ce sont les petits pitchs des lauréats 2016 que nous vous proposons de découvrir.

Grand Prix : Dragon Boat, de Clément Koch

Un scénario comme le cinéma anglais en réussissait, il y a quelques années : on songe aux Virtuoses ou à The Full Monty… Ici, un groupe de femmes, guéries d’un cancer du sein – en rémission, en tout cas – exorcisent l’angoisse, toujours tapie en elles, en se lançant un défi à bord d’un curieux bateau, surnommé « Dragon Boat »… Seul risque pour le futur réalisateur : verser dans la sensiblerie. S’il évite ce piège, le succès est assuré…

Prix spécial du jury : On a volé Mona Lisa, de Carole Giacobbi et Stéphane Vauthier

Beau projet. Gros budget (d’où tournage probable en anglais…). Jolie histoire. Superbes personnages, et notamment cette gamine triste, faussaire de génie, pour qui le héros vole la Joconde dans le Paris inondé de 1911… Seul hic : dans son pitch, la scénariste évoque, comme modèle possible, le Sherlock Holmes de Guy Ritchie. Aïe ! C’est le charme à la française qu’elle devrait absolument viser : Jean-Paul Rappeneau, le Philippe de Broca de L’Homme de Rio ou Michel Deville qui, dans les années 60, avait déjà réalisé un film sur ce fait divers extravagant : On a volé la Joconde, avec Marina Vlady et Georges Chakiris…

Grand Prix Junior : Appels d’air, de Pauline Mouroux

Le titre n’est pas bon. Pourquoi pas Le Décret 770, celui où, dans la Roumanie des années 70, Ceaucescu interdisait l’avortement pour mieux forcer les femmes à mettre au monde au moins quatre enfants chacune ? Le scénario est tout à fait dans la ligne de l’actuelle Nouvelle vague roumaine (4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu). Peut-être faudrait-il juste, avant le tournage, gommer quelques effets prévisibles. Mais la fougue est là, indéniable…

Prix spécial du jury : The Magnificent Gégé, de Sarah Malléon

Plein de bonnes idées. Le pitch, comme l’histoire, dégage une chaleur, un entrain irrésistibles. Les deux héros (un gamin, fan de combats de coqs, et un petit trafiquant sans envergure) sont hauts en couleur, sans jamais verser dans le pittoresque. A l’arrivée, on ne devrait pas être loin des réussites du néo-réalisme italien : le Vittorio De Sica de Sciuscia ou du Voleur de bicyclette. La bonne humeur en plus…

Coup de cœur Télérama : Les Œillets rouges, de Pauline Moussours

Certains scénarios, surécrits, ne laissent aucune place à l’imaginaire. Pas celui de Pauline Moussours. On sent bien, dans Les Œillets rouges, le poids de la dictature de Salazar dans le Portugal des années 70, mais il est diffus : une silhouette bizarre à l’entrée d’un immeuble suffit à suggérer le danger qui menace. Même discrétion dans les motivations des personnages. Même ambiguïté dans leur comportement. Rien ne nous est asséné. Et ça fait un bien fou…

Le site du Prix Sopadin : www.prix-scenariste.org

Source : Prix Sopadin 2016 : nos cinq paris sur les scénaristes de demain – Cinéma – Télérama.fr

13 11/2015

­Décors vintage et costumes fluo : Macha Makeïeff embarque Molière dans les sixties | Arts et scènes | Télérama.fr

vendredi 13 novembre 2015|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

Dans cette version épatante des “Femmes Savantes”, on redécouvre les pulsions de vie secrètes de Molière, bien au-delà de son machisme présumé.

Source : ­ Télérama

18 09/2015

Trois raisons d’aller écouter Bartabas à Télérama Dialogue #3 – Arts et scènes | Télérama.fr

vendredi 18 septembre 2015|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

Son nouveau spectacle a illuminé les festivals d’été. Le cavalier-metteur en scène, fondateur de Zingaro, sera l’une des fortes têtes de notre journée de rencontres, lundi 21 septembre.

1 – Parce que de tous les inventeurs d’imaginaire et de performance scénique en activité, il est sans doute le plus physiquement, le plus radicalement engagé dans son art : Bartabas est un créateur total (démiurge, diront certains), qui vit parmi ses animaux, ses partenaires, ses cavaliers ; qui vit surtout au cœur même de ses idées, ses obsessions, sa galopante érudition (musique classique, peinture, cultures d’ailleurs…). Affûté comme jamais, ce sportif de haut niveau qu’on n’a pas vu vieillir (58 ans déjà) semble vivre chaque jour comme si c’était le premier. Ou le dernier. Debout quotidiennement à six heures pour faire travailler ses chevaux en son petit royaume de Zingaro (au fort d’Aubervilliers) et affiner sans cesse ses propres gestes, il n’en redevient pas moins chaque matin un chef d’entreprise, l’homme le plus exposé dans cette extraordinaire aventure : le cheminement d’une troupe de saltimbanques (de plus en plus étoffée, 100 personnes aujourd’hui) sur toutes les routes du monde depuis plus de trente et un ans.

De tout cela (l’entreprise humaine du théâtre équestre Zingaro, l’écriture et la création des spectacles, et bien sûr la relation charnelle de l’écuyer à sa monture), il parle avec une force qui n’en finit pas d’épater. Une rencontre avec Bartabas n’est jamais polissée, cadrée, maîtrisée. Elle est ce qu’il en fait, selon l’énergie du moment.

2 – Parce le nouveau spectacle de Zingaro, On achève bien les anges (élégies), recevra ses premiers spectateurs franciliens à partir du 23 octobre. Succès public immédiat, cette nouvelle création – la treizième en trente ans – en a déjà attiré plus de 30 000 lors de sa présentation à Lyon, dans le cadre des Nuits de Fourvière, puis 22 000 à Auch, au Pôle national des arts du cirque (Circa). A Aubervilliers, le chapiteau et sa réjouissante antichambre – le grand café/musée vivant où il ne faut pas manquer de venir à l’avance, histoire de se mettre dans l’ambiance – verront bientôt défiler 1 200 paires d’yeux ébahies chaque soir – jusqu’à février. Les réservations viennent d’ouvrir.

A noter que Bartabas lui-même, après plus de mille représentations où il restait dans l’ombre des coulisses, se présentera à nouveau au centre de l’arène dans ce spectacle où la musique de Tom Waits sera une autre forte présence.

3 – Parce que son « actualité médiatique » s’enrichit de plusieurs autres rendez-vous. Au cinéma, on le verra – en compagnie complice de son cheval préféré Le Caravage – sous l’œil d’Alain Cavalier, témoin privilégié des cérémonies matinales rapprochant l’homme de sa monture. Le Caravage sortira en salles le 28 octobre. A Versailles, où il dirige l’Académie équestre, la troupe donne chaque week-end La Voie de l’écuyer – Opus 2015 (les samedis à 18h, les dimanches à 15h). Et rappelons qu’il n’est pas trop tard pour ce procurer le riche Almanach 1984-2014, publié l’an dernier par Actes Sud, pour les 30 ans de Zingaro. Un ouvrage grand format que Bartabas dédicacera précisément à la libraire du Ront-Point, lundi, à l’issue de la rencontre – donc vers 19h.

Source : Télérama.fr