Théâtre national de Marseille «La Criée» – Direction Macha Makeïeff

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1 12/2021

TARTUFFE mise en scène décor et costumes Macha Makeïeff | La Terrasse 24_11_21

mercredi 1 décembre 2021|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: |

TARTUFFE Théorème, texte Molière / mise en scène, costumes, décor Macha MakeïeTARTUFFE Théorème, texte Molière / mise en scène, costumes, décor Macha Makeïeff - Critique sortie Théâtre Paris Théâtre des Bouffes du Nord

LA CRIÉE – THÉÂTRE NATIONAL DE MARSEILLE/THÉÂTRE DES BOUFFES DU NORD / TEXTE MOLIÈRE / MISE EN SCÈNE, COSTUMES, DÉCOR MACHA MAKEÏEFF

Publié le 24 novembre 2021 – N° 294

Parti des dévots, la Compagnie du Saint-Sacrement, qui lutte avec ardeur contre tout comportement supposé manquer de respect à la religion catholique, a sans doute contribué en 1664 à faire interdire les représentations de Tartuffe. La censure a duré quelques années, et ce n’est qu’en 1669 que le protégé de Louis XIV et son illustre troupe jouent enfin la pièce, dans une version remaniée intitulée Le Tartuffe ou l’Imposteur. Quant au titre choisi par Macha Makeïeff – TARTUFFE Théorème –, il accorde au personnage de Tartuffe une dimension pasolinienne en l’associant à l’Envoyé de Théorème, jeune homme qui s’introduit au sein d’une riche famille milanaise, séduit sexuellement chacun et chacune, puis s’en va. « Tartuffe n’opère pas pour son compte, il est un agent de la secte et sous son regard. » explique la metteure en scène. Cet aspect apparaît explicitement lors d’une scène collective et cérémonielle. C’est un défi d’interpréter un tel « envoyé », manipulateur et séducteur, mais aussi intrus venu d’ailleurs et comme absent au monde, n’existant pas pour soi mais uniquement dans le rapport de possession qu’il exerce. Intemporel, insensible, charismatique, Tartuffe est ici un ange noir inquiétant et glaçant, un révérend destructeur que Xavier Gallais interprète avec toute l’ambivalence et la part de folie requises. Un ange noir aussi invasif qu’un corbeau hitchcockien, aussi mystérieux qu’un fantôme ou son double…

 Une famille sous influence

Infiltré dans une famille bourgeoise de la fin des années 1950, l’hypocrite dévot en exacerbe les dysfonctionnements, en révèle les contradictions.  Dans sa mise en scène de Trissotin ou Les Femmes Savantes (2015), incandescente et pétillante, Macha Makeïeff pointait déjà les désordres et les violences des relations familiales. Dans une atmosphère ici davantage marquée par la noirceur et l’étrangeté, seule madame Pernelle (géniale Jeanne-Marie Lévy), la mère d’Orgon, se révèle très drôle, de même que le personnage si burlesque de la Bonne (hilarant Pascal Ternisien). A l’inverse d’Orgon (Vincent Winterhalter épatant, en alternance avec Arthur Igual), victime consentante et aveugle, les personnages féminins s’affirment ici dans leur présence résistante et désirante, telles Elmire, interprétée avec finesse et maîtrise par Hélène Bressiant, Dorine, qui ose dire et dénoncer avec aplomb (parfaite Irina Solano), ou encore Mariane (touchante Nassima Bekhtaoui), peu aidée dans son combat contre son père par l’indélicat Valère (impeccable Jean-Baptiste Le Vaillant). Damis, le fils d’Orgon, (remarquable Loïc Mobihan), comme Cléante, le frère d’Elmire (volontaire Jin Xuan Mao), se débattent dans un maelström qu’ils ne contrôlent pas. L’ensemble questionne la déliquescence des relations filiales, la thématique de la prédation, du consentement, lorsque vice et vertu se confondent dangereusement. Hautement contemporain, ce sillon interroge ces zones grises si difficiles à caractériser, ces phénomènes d’emprise illimitée, agissant politiquement et/ou religieusement.

 

Agnès Santi

30 07/2021

Macha Makeieff- Exposition Trouble Fête- Les Matins d’été de France Culture 27-07-21.Pdf

vendredi 30 juillet 2021|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: |

27 juillet 2021

Nous recevons aujourd’hui dans Les Matins d’été l’artiste, plasticienne et metteure en scène Macha Makeïeff pour nous parler de son exposition « Trouble fête, collections curieuses et choses inquiètes » présentée au Musée des Tapisseries d’Aix-en-Provence jusqu’au 7 novembre prochain.

Macha Makeïeff est une auteure, metteure en scène, plasticienne et scénographe. Elle dirige depuis 2011 La Criée, le Théâtre National de Marseille. Elle présente jusqu’au 7 novembre son exposition « Trouble fête, collections curieuses et choses inquiètes » qu’elle avait déjà présentée à la Maison Jean Vilar à Avignon en 2019 dans le cadre de la création de son spectacle Lewis versus Alice.

Il a fallu investir ce lieux-là avec un récit immobile, c’est-à-dire passer d’une chambre à l’autre sans savoir où est le rêve et la fiction, où on bascule de l’autre côté du miroir. 

Une nouvelle scénographie 

Répondant à l’invitation de Christel Roy, coordinatrice des musées de la Ville d’Aix-en-Provence, Macha Makeïeff a mis en forme d’une nouvelle manière ce récit en s’installant dans les sept espaces du musée d’Aix. Car « Trouble fête » est une exposition qui épouse le concept de site-specific: à savoir une installation qui change d’espaces d’exposition, qui se réécrit dans différents lieux, une mise en récit nouvelle dans des lieux à chaque fois différents : la Maison Jean Villard en 2019, le Musée des Tapisseries cette année, puis le Théâtre National Populaire en mars prochain.

Le visiteur bouge, il n’est pas assigné à une place comme au théâtre, il va fabriquer son propre récit. 

C’est un site-specific, c’est-à-dire que selon là où l’on m’invite je réinvente le récit avec le lieu que l’on me propose. 

Une déambulation onirique 

L’exposition se déroule donc dans les sept grandes salles du Musée de la Tapisserie d’Aix-en-Provence. C’est une déambulation onirique, mystérieuse, presque fantastique dans l’univers de Macha Makeïeff : un mélange d’animaux empaillés ou de leurs squelettes, de fragments de choses, d’objets divers, de morceaux de décors, de costumes, de textes, de sons …. « Trouble fête » est pour elle un récit sur son enfance, sur les objets, sur la perte, sur la presque mobilité des choses. C’est un spectacle, un récit immobile dans le pays du rêve, avec ses angoisses, ses poésies, sa beauté, ses mystères, ses illusions.

Je pense que ça raconte les traces, une enfance qui ne passe pas, probablement celle de chacun et chacune. L’exposition est comme un gant qui se retourne, il y a un aller et un retour et on passe de l’autre côté du miroir. 

Ce qui m’importe c’est la juxtaposition des choses, c’est le récit. 

Macha Makeïeff est à la tête du Théâtre national de Marseille depuis 2011. Malgré l’année et demie écoulée qui a obligé la fermeture des théâtres et des lieux de spectacle, la Criée ne renonce ni à la création ni à la programmation et ce sont ainsi 242 levés de rideaux qui son prévus pour la saison prochaine. Le TNM continue d’assurer sa politique d’éclectisme en proposant pour l’année 2021/2022 une programmation riche et diverse avec du chant, de la danse, du théâtre, des expositions, des concerts, des contes… Un bouillonnement culturel à l’image du lieu de la ville.

Macha Makeïeff est une auteure, metteure en scène, plasticienne et scénographe. Elle dirige depuis 2011 La Criée, le Théâtre National de Marseille. Son exposition « Trouble fête, collections curieuses et choses inquiètes » se déroule au Musée des Tapisseries d’Aix-en-Provence jusqu’au 7 novembre prochain.

6 08/2020

jeudi 6 août 2020|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: |

par Laurent Goumarre

LE MAG DE L’ÉTÉ : HTTPS://WWW.FRANCEINTER.FR/EMISSIONS/LE-MAG-DE-L-ETE/LE-MAG-DE-L-ETE-04-AOUT-2020

On rêve au théâtre, avec Macha Makeïeff Macha Makeïeff a donné rendez-vous à Laurent Goumarre au Théâtre National de Marseille La Criée, dont elle est la directrice depuis presque 10 ans. Cet été, elle est à l’initiative du projet estival Rêvons au Théâtre, destiné tout particulièrement à la jeunesse marseillaise.

La metteuse en scène Macha Makeieff au Théâtre de La Criée, Marseille, novembre 2018 © AFP / Gerard Julien

L’invitée : la metteuse en scène et directrice du Théâtre National de Marseille Macha Makeïeff

Macha Makeïeff est metteuse en scène, mais aussi créatrice de décors et de costumes. Et depuis le 1er juillet 2011, elle est directrice du Théâtre National de Marseille, La Criée. Elle est actuellement à l’initiative du projet estival Rêvons au Théâtre, tourné vers la jeunesse marseillaise, qui depuis le début du mois de juin a accueilli plus de 1100 participants, 106 ateliers, 21 structures du champ social, 7 établissements scolaires partenaires et 19 solos de danse.

Macha Makeïeff vient également de créer les costumes du spectacle Le Jeu des Ombres de Valère Novarina dans une mise en scène de Jean Bellorini. Le spectacle devait être initialement créé au Festival d’Avignon 2020. Les répétitions ont eu lieu au TNP Villeurbanne, et viennent de se terminer. Le spectacle a été capté et diffusé samedi 25 juillet à 23h20 sur France 5, et disponible depuis en replay.

Enfin, elle prépare un quatrième opus des Âmes offensées pour la saison prochaine avec Philippe Geslin, ainsi que son prochain spectacle, prévu à l’automne 2021.

La rencontre trois étoiles du chef Gérald Passédat

Laurent Goumarre tend son micro à Gérald Passédat du restaurant Le Petit Nice à Marseille, trois étoiles au Guide Michelin depuis 2008. C’est dans la mer toute proche que le chef puise ses ingrédients et son inspiration.

Le journal de la culture du mardi 4 août 2020

  • Ouverture hier de la courte saison de concerts d’été à Belle-Ile-en-Mer, avec le festival Lyrique en Mer.22ème été de musique baroque, de musique de chambre et de musique sacrée, jusqu’à lundi prochain dans le Morbihan.
  • La Collection Lambert fête ses 20 ans, et le galleriste-collectionneur Yvon Lambert en profite pour entamer un nouveau dialogue avec ses artistes phares, dans ce qui s’apparente finalement à un panorama de l’art contemporain depuis les années 1970. L’exposition est à découvrir jusqu’au 15 novembre à Avignon.

La programmation musicale

  • Cyril Cyril – Les gens 
  • Jorja Smith – Kiss me in the morning 
  • Lou Reed – Walk on the wild side

Les invités

  • Macha Makeieff Metteur en scène, scénographe et directrice du théâtre de La Criée
9 01/2018

Podcast : Amandine Maillot invitée de Tewfik Hakem | France Culture

mardi 9 janvier 2018|Catégories: Art & Patrimoine|Mots-clés: , , |

Entretien avec l’artiste plasticienne Amandine Maillot qui présente une exposition sur le temps intérieur au travers d’objets du quotidien qu’elle trouve et met en scène.


Amandine Maillot, artiste plasticienne, pour Scène intérieure à la Criée Théâtre national de Marseille du 9 janvier au 23 février 2018.


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Amandine Maillot, « Métamorphose », © Jean Sylvain Marchessou


L’artiste Amandine Maillot met au cœur de sa pratique des meubles anciens, de la vaisselle, des objets familiers qui vieillissent avec nous, souvent nous survivent et fixent nos mémoires comme autant de traces de nous dans l’histoire.

L’exposition Scène intérieure mêle l’installation, la vidéo, le dessin, fait l’état des lieux du travail du temps, parle de l’intime et invite à l’introspection, montrant que chaque objet peut devenir un foyer émotionnel, ils sont pour l’artiste des présences, des êtres animés qui « absorbent nos histoires au sein de la maison ».

À travers les objets, j’évoque en creux le corps… Je parle de notre propre présence dans des scènes de la vie quotidienne, un repas, un vieux fauteuil où le grand-père s’asseyait chaque jour et comment, à travers le temps, ces objets conservent nos mémoires…

Je me questionne beaucoup sur la question de l’héritage familial et la transmission, je suis attentive à la manière dont on s’imprègne de tout ce qui nous environne et dont tout ça se retraduit dans un quotidien. Les scènes que je représente sont le moment de la prise de conscience où on fait l’état des lieux de nos paysages intérieurs grinçants…



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Amandine Maillot, « Ombilic », © Jean Sylvain Marchessou



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Amandine Maillot, « Miroir Miroir 2.1 », © Jean Sylvain Marchessou



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Amandine Maillot, « Portraits hors cadre », © Jean Sylvain Marchessou

Source: France Culture

19 10/2017

« La Fuite ! » : le rêve noir de Bougalkov et Makeïeff | Les Echos Week-end

jeudi 19 octobre 2017|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |


Défait, l’état-major russe blanc prépare sa « fuite ». © Pascal Victor/ArtComPress

Créée à La Criée, à Marseille, « La Fuite ! », comédie fantastique en huit songes de Mikhaïl Boulgakov, est promise à une longue tournée. Macha Makeïeff en a fait une belle fugue onirique et burlesque, portée par des comédiens habités.

« La Fuite ! » est sans doute le spectacle le plus ambitieux de Macha Makeïeff. D’abord parce que la pièce de Mikhaïl Boulgakov est un monstre, une épopée de plus de trois heures qui retrace en huit « songes » et 22 personnages le (mauvais) trip des Russes blancs prenant le large après leur défaite face aux bolcheviques. Ensuite, parce qu’il s’agit du projet le plus personnel de la directrice de La Criée. Ces rêves grinçants, peuplés de « vaincus » écorchés vifs et fantasques (officiers psychopathes ou en perdition, femmes bafouées, artistes de foire, idéalistes en mal d’idéal) lui rappellent étrangement les « cauchemars éveillés » de sa grand-mère, recluse avec son mari dans leur sombre appartement lyonnais après un périple comparable.

Avant d’enclencher la machine à rêves, Macha Makeïeff raconte son histoire en voix off et se met elle-même en scène, enfant. On retrouvera la petite Macha, dans un halo de lumière à la fin de ce fantastique voyage qui nous aura conduits à un train d’enfer de Tauride, en Crimée, puis de Constantinople et Paris, à l’aube des années 1920. La metteuse en scène s’approprie ainsi totalement, intimement, l’oeuvre censurée (comme tant d’autres) par Staline. « La Fuite ! » n’est pourtant pas une quelconque tentative de réhabilitation de la Russie tsariste et de ses partisans, juste une mise en abîme ironique et désespérée de la folie des hommes, de l’absurdité de la guerre civile et de la douleur de l’exil.

DÉCOR ÉBLOUISSANT

Macha Makeïeff, aidée d’une belle troupe de comédiens habités (Pascal Rénéric, Vanessa Fonte, Karyll Elgrichi, Alain Fromager, Vincent Winterhalter, Pierre Hancisse, Sylvain Levitte…) orchestre une grande « fugue » onirique et burlesque, truffée d’images puissantes et de points de suspension mélancoliques. Le grand décor amovible (gare, bureau du renseignement, fête foraine, appartement parisien…) et les costumes variés, signés de la metteuse en scène, sont éblouissants. De même que les lumières bigarrées imaginées par Jean Bellorini, directeur du TGP (le cousinage artistique entre la femme et l’homme de théâtre se confirme ici avec brio).

On n’oubliera pas non plus le fin regard complice d’Angelin Preljocaj porté sur les chorégraphies. Car on danse, on joue de la musique (accordéons, cuivres…) et on chante dans cette « Fuite ! » marseillaise. Le rêve noir de Bougalkov est magnifié par tous les arts. Macha Makeïeff a réussi son pari, en portant à son acmé une forme de théâtre satirique, onirique et flamboyant. Bougalkov, pour rire, pour pleurer… et pour rêver.

Philippe Chevilley

LA FUITE ! de Mikhaïl Boulgakov
Macha Makeïeff, à Marseille Théâtre de La Criée (04 91 54 70 54). Jusqu’au 20 oct. Puis tournée : Nice (7 au 9 nov.), Tarbes (14-15 nov), Corbeil-Essonnes (21 nov.), TGP Saint-Denis (29 nov.-16 Déc.), Toulon Théâtre Liberté (21-22 déc.), Lyon – Célestins (9-13 janv.) Angers Le Quai (19-20 janv.)

Source: Les Echos

9 10/2017

La Fuite de Boulgakov ressuscitée par Macha Makeïeff | Sceneweb

lundi 9 octobre 2017|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |


© photo Pascal Victor/ArtComPress

S’il y a un spectacle qui va marquer la carrière de Macha Makeïeff, c’est bien celui-là. La directrice de La Criée à Marseille fait redécouvrir une pièce oubliée de Boulgakov sur l’exil des russes blancs en 1920. Une pièce de troupe entre la farce et le drame

Les grands-parents de Macha Makeïeff, des russes blancs, ont fui les bolcheviks en 1920 et se sont installés en France. Elle le raconte brièvement au début du spectacle en voix off. La pièce de Boulgakov c’est un peu l’histoire de sa famille déracinée. C’est aussi celle de centaines de milliers d’exilés sur la planète fuyant les régimes autoritaires et les guerres de toutes sortes. Le sort des réfugiés est une matière théâtrale très présente sur les plateaux ; les auteurs contemporains et les metteurs en scène se lancent à corps perdu dans cette thématique. Boulgakov avait déjà tout dit dans cette pièce méconnue et rarement montée en France (il y a eu une adaptation d’Antoine Vitez en 1970 dans une mise en scène de Pierre Debauche aux Amandiers à Nanterre).

Le déshonneur ressenti par les exilés, la perte de leur dignité, la clandestinité et la traversée de la Méditerranée pour rejoindre Marseille : il n’a rien à enlever dans l’écriture de Boulgakov. C’est comme si la pièce avait été écrite aujourd’hui. Il y a une vraie signification pour Macha Makeïeff de créer cette pièce à la Criée en 2017.

La Fuite est une grande fresque dramatique et farcesque découpée en huit songes. Du haut de son atelier qui domine le Vieux-Port, Macha Makeïeff a imaginé un théâtre forain composé d’assemblages d’objets récupérés ou fabriqués pour l’occasion. Jean Bellorini a conçu des lumières exceptionnelles qui illuminent une structure métallique mouvante. On passe du rêve au cauchemar, d’un quai de gare à une église, de Constantinople à Paris. C’est une traversée totalement enivrante, dans une forme qui épouse la tradition du théâtre de tréteaux, en évitant son côté poussiéreux.

La troupe géniale de comédiens interprète une trentaine de personnages qui se croisent dans un ballet frénétique orchestré avec la complicité du voisin Angelin Preljocaj. On retrouve avec un grand bonheur Alain Fromager, formidable ex-ministre du commerce Korzoukine, aérien et léger. Geoffroy Rondeau (génial Trissotin en 2015) campe un général Khloudov inquiétant et trouble, véritable chacal ombrageux. Kallyll Elgrichi est ahurissante dans le rôle du Général Wrangel. Bref, ils sont tous talentueux. On sent une belle énergie et une belle fusion sur le plateau pour incarner cette satire sociale et politique dénonçant la folie de la guerre et les oppressions en tous genres.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

La Fuite !
De Mikhaïl Boulgakov (1891 – 1940)

Adaptation, mise en scène, décor, costumes Macha Makeïeff

Lumières Jean Bellorini
Collaboration Angelin Preljocaj
Avec
Pascal Reneric, Vanessa Fonte, Vincent Winterhalter, Thomas Morris, Geoffroy Rondeau, Alain Fromager, Pierre Hancisse, Arthur Deschamps, Sylvain Levitte, Karyll Elgrichi, Emilie Pictet… et une petite fille.
Conseillère à la langue russe Sophie Bénech Création sonore Sébastien Trouvé Coiffure et maquillage Cécile Kretschmar Assistante à la mise en scène Gaëlle Hermant Assistant lumières Olivier Tisseyre Assistante aux costumes et Atelier Claudine Crauland Assistante à la scénographie et aux accessoires Margot Clavières Intervenante en scénographie Clémence Bezat Régie générale André Neri Iconographe et vidéo Guillaume Cassar Régisseurs plateau Ruddy Denon, Julien Ynesta Fabrication du décor Ateliers du TNP Villeurbanne, stagiaires Pavillon Bosio (Monaco)

Production La Criée – Théâtre national de Marseille
Coproduction Théâtre Gérard Philipe – Centre dramatique national de Saint-Denis
Durée: 3h20 avec entracte

La Criée – Théâtre national de Marseille
Du 6 au 20 octobre 2017
Théâtre National de Nice > 7 au 9 novembre 2017
Le Parvis – Scène Nationale Tarbes Pyrénnées > 14 et 15 novembre 2017
Espace Jean Legendre à Compiègne > 21 novembre 2017
Théâtre Gérard Philippe – Centre dramatique national de Saint-Denis > 29 novembre au 17 décembre 2017
Théâtre Liberté – Scène Nationale de Toulon > 21 et 22 décembre 2017
Théâtre Les Célestins à Lyon > 9 au 13 janvier 2018
Théâtre du Beauvaisis > 5 et 6 avril 2017
Le Quai, Centre dramatique national d’Angers > 19 et 20 janvier 2018

Source: Sceneweb

8 03/2017

L’aventure ethnologique sur un plateau | Libération

mercredi 8 mars 2017|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

Faire de la scène un nouveau «terrain» d’expérience comme l’est celui de l’ethnologue à chaque immersion : c’est cette envie qui a nourri la rencontre entre Macha Makeïeff, auteure et metteuse en scène, directrice du théâtre de La Criée à Marseille, et Philippe Geslin, ethnologue fondateur de l’anthropotechnologie, qui partage le quotidien de certains peuples depuis plus de vingt ans. Cette «longue conversation» a donné naissance à une conférence spectacle déclinée en trois volets d’après trois terrains de prédilection de Philippe Geslin : les Inuits du Groënland, les Soussou de Guinée et les Massaï du Kenya et de Tanzanie.

«Nous sommes partis de ses carnets et leur avons accolé le rythme de la dramaturgie, explique Macha Makeïeff. L’ethnologue produit un discours scientifique très habité, au-delà du savoir purement intellectuel.» D’où l’évidence de faire monter sur les planches Philippe Geslin pour jouer les textes.

Un plateau «rond comme une planète», avec un écran en toile de fond qui fait défiler des photos du chercheur, des documents d’archives, mais aussi des images «de fiction et de fantaisie» : la scénographie dépouillée vise bien à «montrer le corps de celui qui va là-bas», explique Macha Makeïeff, afin de rendre accessible au plus grand nombre «l’émotion première» ressentie face à ces «sociétés raffinées extrêmement résistantes». «C’est un voyage d’une heure très sonore et très visuel, une déambulation que l’on ressent plus qu’on ne la comprend», suggère l’auteure. Tel un éloge impressionniste de l’ailleurs.

Création théâtrale «les Ames offensées», de Macha Makeïeff et Philippe Geslin, en trois volets, (samedi 11 et dimanche 12 mars)

Maïté Darnault

Source : Libération

16 02/2016

Immersion au Théâtre de La Criée | Les Echos

mardi 16 février 2016|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

Source : Lesechos.fr

15 12/2015

Macha Makeieff, auteur et metteur en scène | France Inter

mardi 15 décembre 2015|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

L’Humeur Vagabonde reçoit Macha Makeieff, auteur et metteur en scène, pour sa nouvelle création « Trissotin ou les Femmes Savantes » de Molière, au théâtre La Criée à Marseille jusqu’au 17 janvier 2016

Source : France Inter

19 11/2015

Mariez-vous à Molière et à Makeïeff ! | France Inter

jeudi 19 novembre 2015|Catégories: Spectacle Vivant|Mots-clés: , |

Sa mise en scène de « Trissotin ou les femmes savantes » de Molière a repris hier au Théâtre Gérard Philipe de Saint Denis, deux jours après son interruption suite aux attentats du 13 Novembre. Macha Makeïeff est l’invitée d’Augustin Trapenard.

Source : France Inter