Ce texte a été recréé à partir de Le Couloir des exilés, l’essai de l’anthropologue Michel Agier. Les autres éléments proviennent de sa documentation ainsi que de l’un de ses « carnets de terrain », publié avec la photographe Sara Prestianni, après une enquête dans les campements de réfugiés à Patras (Grèce), à Rome et à Calais (« Je me suis réfugié là », bords de route en exil, ed. Donner lieu, 2011). Un extrait du récit de Khady Demba, issu de Trois femmes puissantes de Marie Ndiaye, clôt le spectacle.
Le texte en bande-son est un récit où se mêlent témoignages de réfugiés, statistiques, informations historiques, poèmes, textes de lois, pour raconter ce qu’est « être étranger dans un monde commun ». Se mêlent trois voix qui portent en elles les traces de langues maternelles diverses, trois timbres pour faire entendre la polyphonie de l’humanité: femmes et hommes, jeunes et vieux, légers et graves, durs et doux, solides et fragiles…
Sur scène, les objets, les matériaux, les matières, évoquent le concret de la survie, l’hétéroclite, la récupération (chaussures, vêtements, couvertures, bâches plastique, cartons, boîtes de conserve…) et tout ce qu’un homme obligé à l’exil tente de sauver avec lui.
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