Le Festival jeune et très jeune public, qui se tiendra du 24 février au 7 mars à Gennevilliers, a pour vocation d’éveiller la sensibilité artistique des tout-petits.
Source : Spectacle vivant. « Un capital culturel pour faire société » | L’Humanité
La programmation du Festival jeune et très jeune public est foisonnante (35 spectacles, dont 24 créations) et s’adresse aux enfants dès… leur naissance ! Des petites formes – visuelles, gestuelles et musicales –
sont en effet adaptées aux bébés accueillis à la crèche. Car à Gennevilliers les artistes viennent jouer leurs
spectacles dans les lieux de vie et d’éducation des enfants : crèches, écoles maternelles, médiathèques, conservatoire… Cette démarche s’inscrit dans le cadre du passeport d’éveil culturel mis en place par la
municipalité de Gennevilliers. Pour Patrice Leclerc, maire PCF de la ville, il s’agit de permettre aux enfants d’acquérir un « capital culturel indispensable pour faire société et comprendre le monde qui les entoure ». Cette volonté d’éveiller la sensibilité artistique des tout-petits et d’impliquer les parents se traduit par une politique tarifaire très accessible, avec un tarif unique à 3,50 euros pour les séances tout public.
« Un mini-Avignon »
Le festival, coorganisé par la ville et l’association Enfance et Musique, est également l’occasion d’un grand rassemblement pour les professionnels du spectacle jeune public. Programmateurs et artistes se retrouvent
pour échanger, réfléchir et, dans le meilleur des cas, faire affaire. Le festival est avant tout une vitrine :
la majorité des artistes programmés ne sont pas payés. Les compagnies offrent leurs représentations et jouissent en échange d’une précieuse visibilité. Lors de la dernière édition, plus de mille professionnels se sont
déplacés. Mais, au-delà des opportunités de contrats, nombreux sont les artistes qui vivent leur participation
au festival comme un engagement et une joie. C’est le cas de Béatrice Maillet, conteuse et musicienne,
membre de la compagnie Du Bazar au Terminus, qui présente le spectacle Tourne le monde. Pour elle, le
festival de Gennevilliers est « un mini-Avignon pour les spectacles de la petite enfance. Tout le monde accepte
de jouer le jeu car cela permet de rencontrer les programmateurs, mais aussi de voir les artistes, de se confronter aux esthétiques des autres ».
Que les enfants voient de belles choses
La petite galaxie du spectacle jeune public est peuplée d’irréductibles militants. Béatrice Maillet envisage son
travail comme une manière de contribuer à « réparer les inégalités face à la culture » et d’oeuvrer à « la rencontre avec des belles choses, pour des enfants qui n’en voient pas beaucoup ». Selon l’Observatoire de
la précarité et du mal-logement dans les Hauts-de-Seine (OPML92), 41 % des enfants gennevillois vivaient dans un foyer à bas revenus en 2015. Mais c’est pourtant là, dans les grises villes de la banlieue rouge, que
se construisent les politiques culturelles les plus ambitieuses à l’égard de la jeunesse. Entre la Saison jeune public de Nanterre, les festivals Rêveurs éveillés à Sevran, 1.9.3 Soleil en Seine-Saint-Denis et Premières
rencontres dans le Val-d’Oise, les villes et départements d’Île-de-France s’engagent pour le jeune public. Car c’est dans l’oeuf qu’il faut contrer les déterminismes, cultiver l’écoute, éveiller la curiosité, aiguiser le goût d’apprendre et de connaître.
Pour relever ces défis en douceur, le festival de Gennevilliers a plus d’un tour dans son sac : ballades musicales et poétiques, historiettes, théâtre-ciné-marionnettique et même « chant et claquettes dans l’univers de Dick Annegarn »… de quoi séduire aussi les (grands-)parents !
http://spectacles.enfancemusique.asso.fr/festival2017/
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Date : 20/02/2017
Heure : 09:42:15
Journaliste : Julie Briand
www.humanite.fr