Du 1er au 30 juin, la 25e édition de la manifestation théâtrale se tiendra dans des lieux «sécurisables», en plein air.

Par Nathalie Simon 

Publié il y a 2 heures, mis à jour il y a 2 heures

27_05_2021

«J’ai hésité avant de lancer cette 25e édition qu’on avait dû annuler en 2020, mais c’est important de reprendre pour le public et les troupes», explique François de Mazières, créateur du Mois Molière à Versailles et maire de la ville. «Il y a un besoin et un malaise des acteurs de n’avoir pas pu jouer, et notre politique est d’aider la création», reprend l’élu. Qui a donc obéi aux impératifs sanitaires, respectant une jauge de 35 % le 9 juin. Dans cinq ou six lieux «sécurisables», en plein air, dont la cour de la Grande Écurie du château, à la place des 45 habituels. «On verra si des assouplissements sont possibles en juin, anticipe-t-il. Les gens viennent souvent en famille. En vingt-cinq ans, les enfants sont devenus de jeunes adultes.»

 Pour les attirer dans la ville royale, François de Mazières a concocté une programmation accessible et pleine de gaîté, notamment avec des compagnies fidèles, comme celle d’Anthony Magnier (L’École des femmes), de Stéphanie Tesson (les Fables de La Fontaine) ou de Nicolas Rigas (La Vie parisienne d’Offenbach). Ou d’autres encore, dont les noms en disent long: les Mauvais Élèves (Entre amis, scènes de voisinage) et les Moutons Noirs (Titanic). «On n’est pas dans un théâtre triste, observe le maire. Ivanov est une pièce sévère, mais elle est montée par Emmanuel Besnault, un jeune talent de 29 ans.»

«L’esprit de troupe»

Autre«talent», Maxime d’Aboville, qui présentera sa nouvelle création,La Révolution, mise en scène par Damien Bricoteaux. «J’ai joué une version allégée pour des lycéens de Saint-Germain-en-Laye. Je devais la donner en janvier au Poche», signale le comédien, qui participe au Mois Molière pour la troisième fois. «Symboliquement, Versailles est un endroit très chargé, avec une population qui a un rapport particulier à cette période de l’histoire. Il y aura un choc potentiel.» Maxime d’Aboville a souhaité traiter cinq ans de l’histoire «sublimée» par Michelet, Alexandre Dumas, Victor Hugo et Lamartine. «Je suis un peu comme le chœur antique qui relate une épopée terrible et fait revivre de grands discours d’éloquence.»

 Lawrence, d’Éric Bouvron, inspiré par le film Lawrence d’Arabie, ou Fin de vie de Molière revue et corrigée, par les facétieux Jean-Paul Farré et Jean-Jacques Moreau, devraient aussi trouver le succès. «J’ai écrit cette lecture il y a trois ans et je l’ai retravaillée», précise le premier, heureux d’étrenner la cour de la Grande Écurie. François de Mazières met par ailleurs toujours en avant l’«esprit de troupe» – Versailles en accueille une dizaine en résidence à l’année – à travers des créations souvent reprises dans le Off d’Avignon. Ainsi, Badine!, d’après On ne badine pas avec l’amour, d’Alfred de Musset, porté avec une distribution d’envergure, et La Folle de Chaillot, de Jean Giraudoux, façon commedia dell’arte.

Réservation en ligne indispensable: www.moismoliere.com